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" Mademoiselle Personne " de M.C. Bernard

Récit :

À Sable-Rouge, en Gaspésie, pendant la dernière guerre, une femme s’assoit chaque jour sur un banc, face à l’océan, dans l’attente d’un improbable retour. Vingt ans plus tôt, une goélette, construite par son père et baptisée en son honneur la Lady Céleste, a pris la mer en emportant l’homme qu’elle aime. Mais la goélette n’est jamais revenue et la femme attend toujours. Elle dit que seul le retour de la Lady Céleste lui rendra son nom; d’ici à ce jour, elle est mademoiselle Personne.
Autour de cette petite boiteuse à tête de lutin, fantasque et irraisonnée, gravite une galerie de personnages : Marie l’Indienne, qui veille jalousement sur elle; Émile Bourgeois, ami d’enfance et éternel soupirant; Jack, le gardien de phare; Justin, le jeune journaliste venu de la ville. Et bien sûr Will, le capitaine qu’elle a trop brièvement connu, l’homme qui, en achetant la Lady Céleste, s’est aussi emparé de son âme.
Quatre protagonistes – Justin, Will, Émile et Céleste elle-même – racontent à tour de rôle un bout de l’histoire, permettant au lecteur de reconstituer un drame tissé par ce que le genre humain a de pire et de meilleur en lui.
La langue de Marie Christine Bernard est organique, océane et aérienne : tantôt touchante comme une brise, tantôt déchaînée comme la mer en furie, tantôt odorante comme les corps repus d’amour et l’iode des grèves gaspésiennes.

Avis :

À quelques centaines de mètres de ma résidence, se trouve le Collège d’Alma, où travaille Marie Christine Bernard.

Ce roman est composé de quatre voix. Un fait unique. C’est un roman qui ne ressemble à aucun autre. Il existe par lui-même, les pages ont l’odeur de la Gaspésie et en y faisant attention, on y entend la mer, la confidente de Mademoiselle Personne.

Marie Christine Bernard, s’est même plongée dans l’histoire autochtone avec un très grand respect.

Mademoiselle Personne, la mer lui a tout pris. D’ailleurs dans le roman elle décrit très bien cela :

La mer m’a pris tant de choses. Tant de promesses tendues et reprises, tant d’espérances en allées vers la lune et jamais revenues. […] Elle rejette au rivage ce que l’océan refuse. […] La mer m’a vomie moi aussi comme ces troncs d’arbres torturés qui hantent l’alentour de ma maison.

De la grande littérature qui fait du bien. Une littérature intouchable.

Auteure :

Originaire de la Gaspésie, Marie Christine Bernard a grandi au gré des vents et des orages fous. Ce qu’elle aime par-dessus tout, ce sont les histoires pour les petits et les grands, pour les grands-mères et les méchants loups, les histoires à lire et à raconter. Alors, elle a fait des études en littérature et, grâce à son diplôme de maîtrise, elle exerce aujourd’hui le métier de professeur de lettres au Collège d’Alma. Pour les adultes, MC Bernard a publié un premier roman fort remarqué, Monsieur Julot, en lice pour le Grand Prix de la relève Archambault 2007.

Références :

Titre : Mademoiselle Personne
Auteure : Marie-Christine Bernard
Éditeur : Hurtubise HMH
Collection : amÉrica
ISBN : 978-2-89647-082-2
Prix : 24,95 $

Catégories :Avril 2008
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