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Archive for the ‘Août 2009’ Category

Deux nouveaux “Parfums d’ailleurs ” chez Guy Saint-Jean

La vierge dans la cité de Raja El Ouadih

Récit :

9782894550540 Voici vingt et un portraits de femmes marocaines, des histoires brèves reliées entre elles par un événement, le mariage de Nora. Elles ont aussi en commun la présence d’un désir profond d’affirmation de soi dans un monde où la modernité et la tradition sont en perpétuelles confrontations. Ces Marocaines mariées, veuves ou célibataires, sont préoccupées par leur avenir, enchevêtrées dans leurs racines et assoiffées de changements et d’évolution. L’adultère, l’émancipation sociale, la quête de liberté, la préservation de la virginité, la polygamie et le fardeau familial sont quelques-uns des thèmes abordés dans ce recueil avec honnêteté et respect mais aussi, avec humour et dérision. L’auteure dépeint, entre autres, une facette peu et mal connue de la sensualité et de la sexualité féminine au Maroc.

Avis :

Même si ce recueil ne parle qu’exclusivement de femmes, il n’est néanmoins un livre consacré au féminisme. Oui, j’ai eu cette crainte de lire un pamphlet sur les femmes et leurs droits. Je n’ai rien contre cela, mais il en sort quelques-uns par année, où chaque femme exprime librement la féminisation dans le monde actuel. Si l’auteure parle de frivolité, le recueil est plus profond que cela. Elle exprime cette soif incessante de ces femmes marocaines à empoigner la vie par elles-mêmes et démontrer aux hommes qu’elles existent. Je ne pourrais passer sous silence le travail de l’auteure qui se révèle comme une grande auteure moderne. Elle pose sa plume sur ces femmes avec une fascination, mais aussi avec respect. Parmi les 21 nouvelles, il y a quelques perles littéraires : “Spouda”, “La descente aux enfers”, “Les ragots”, “La sauterelle”, ou encore “La seconde résidence”. Ces textes figurent déjà parmi les classiques de la littérature moderne. Dans l’écriture de Raja El Ouadili, le lecteur ressentira toute la poésie de l’auteure. Elle a mis sur papier des mots justes, qui ne sont pas illusoires. Un grand travail en soi. Magnifique. Découverte de l’année 2009!

Auteure :

Raja El Ouadili, native du Maroc, vit au Québec depuis 1991. Agroéconomiste, elle a travaillé dans l’enseignement, la recherche et le développement économique. Fascinée depuis toujours par la peinture et l’écriture, elle trouve finalement quelques moments de répit pour transcrire avec sa plume et ses pinceaux ce monde qui l’habite et qu’elle questionne. La vierge dans la cité est son premier livre.

Références :

La vierge dans la cité – Raja El Ouadih – Guy Saint-Jean Éditeur – 978-2-89455-054-0 – 22,95 $

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Inch’Allah de Marc-André Moutquin

Récit :

9782894552421 Antoine, jeune étudiant en médecine, quitte sa routine montréalaise et s’expatrie pour un mois de stage dans un modeste dispensaire sénégalais. Là-bas, il soignera les malades de Koudiadienne et des environs, supervisé par Joseph, un chef infirmier rigide et intransigeant. Empli de questionnements et de doutes envers les limites de la pratique médicale, Antoine s’occupera des maux de chacun et tissera ainsi des liens avec les gens de ce pays sablonneux. Au gré de ses rencontres, l’écart se creusera entre sa vie à Montréal, sa culture et ses certitudes, et celle au Sénégal, poussiéreuse, ensorcelée, fragile et déconcertante.

Avis :

Sous un judicieux mélange de vérité et de carnet de voyage, Moutquin est arrivé à ficeler un roman qui tient la route du début à la fin. Sa vision de Nord-Américain il l’a posé sur celle de l’Afrique, où les doutes et les questionnements sont nombreux. Le mal du pays est aussi présent. Les cultures sont différentes et les points de repère moins pressent. Ce roman sorti chez Guy Saint-Jean éditeur risque de faire grand bruit. À lire sans hésiter.

Auteur :

Né en 1977 en Nouvelle-Zélande, Marc-André Moutquin a étudié les arts, les lettres et les langues avant de se tourner vers le domaine de la santé. Il a effectué un stage dans un dispensaire au Sénégal et poursuit actuellement des études à la faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke à titre d’infirmier bachelier. Il a publié, en 2004, un recueil de poésie intitulé Girafes urbaines, aux éditions Loup de Gouttière. Récemment, il a été finaliste pour le prix Anne-Hébert 2008 et a gagné le Concours littéraire du 23 avril 2007: l’écriture en liberté.

Références :

Inch’Allah – Marc-André Moutquin – Guy Saint-Jean Éditeur – 978-2-89455-242-1 – 22,95 $

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Catégories :Août 2009

Le prix littéraire INTÉRÊT GÉNÉRAL 2009 du Salon du livre du Saguenay–Lac-Saint-Jean

L’équipe du Salon du livre du Saguenay–Lac-Saint-Jean dévoile aujourd’hui le gagnant du Prix littéraire Intérêt général 2009. Parmi les quatre oeuvres présélectionnées dans cette catégorie, le jury a retenu Les Québécois et l’anglais de Christian Dufour, publié par les Éditeurs réunis en novembre 2008.

À l’heure où la mondialisation semble imposer l’anglais comme langue universelle, Christian Dufour s’élève avec courage contre la nouvelle idée reçue selon laquelle l’école québécoise devrait s’efforcer de rendre bilingue toute la population scolaire. Avec des arguments originaux et convaincants, tout en faisant preuve d’une grande objectivité, il montre que le bilinguisme universel serait un véritable suicide collectif sur les plans politique et culturel. Un message clair et percutant qui mérite un large auditoire, une exhortation à rester soi-même que devraient lire tous les citoyens soucieux de l’avenir du Québec, et en particulier les jeunes. Un livre à méditer et à discuter.

Dans la même catégorie, le jury a retenu comme finaliste Alain Gagnon pour son ouvrage intitulé Le chien de Dieu, carnets 2000-2004, parue aux Éditions du Cram en mai 2009. Cet auteur souligne à nouveau son talent après avoir remporté la semaine dernière le Prix littéraire dans la catégorie Poésie.

Élégante, alerte, poétique ou drôle, l’écriture d’Alain Gagnon se déguste comme un grand vin et parfois comme un alcool fort. Dans ces « carnets » menés pendant quatre ans sans autre programme que le désir de donner une trace légère au plaisir et à la difficulté de vivre, il fait alterner, au gré de la fantaisie ou des circonstances, évocations sensuelles de la nature et dialogues imaginaires avec des grands artistes ou des grands penseurs, réflexions philosophiques et commentaires sur la télévision, la musique et tous les arts qui fondent la culture riche, diversifiée et surtout vivante de ce « chien de Dieu musardant avec bonheur sur tous les chemins de la vie.

Chaque semaine, le Salon du livre dévoilera le gagnant d’une catégorie des Prix littéraires jusqu’à la grande soirée de remise de prix qui aura lieu le jeudi 1er octobre lors de la cérémonie d’ouverture officielle de la 45e édition du Salon du livre du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

À surveiller, le gagnant de la catégorie Jeunesse qui sera dévoilé le jeudi 3 septembre, parmi les oeuvres présélectionnées suivantes :

  • Danielle Boulianne, Voyage au centre d’un vidéopoker (Éditions du Phoénix)
  • Hervé Gagnon, Le Talisman de Nergal, tome 5, La cité d’Ishtar (Hurtubise HMH)
  • Jamie Lee Gravel, l’Hikouis (JKA)
  • Dany Hudon, Les pierres des Dieux (AdA inc.)
  • Isabelle Larouche, Les fée à l’école (Éditions du Phoenix)
  • Louise Portal, Ulysse et Pénélope (Hurtubise HMH)
  • Maxime Roussy, Le blogue de Namasté, tome 1, La naissance de la réglisse rouge (Éditions Marée Haute)
  • Mélissa Thériault, Abus de confiance (Compte d’auteur)

Source :
Émilie Murgalé
Coordonnatrice aux communications, Salon du livre du Saguenay-Lac-Saint-Jean

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ProLexis et Myriade

prolexis-logo Retrouvez dans la section du site “ProLexis et Myriade” la chronique complète des deux logiciels.

Bonne lecture !

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Catégories :Août 2009

Les gagnants des Prix littéraires du Salon du livre du Saguenay–Lac-Saint-Jean — POÉSIE 2009

Après délibérations sur les neuf oeuvres présélectionnées au Prix Poésie 2009, l’équipe du Salon du livre du Saguenay–Lac-Saint-Jean dévoile aujourd’hui le grand gagnant.

Et il n’y en a pas UN mais DEUX ! Le jury a, en effet, retenu Maniérisme le diable, troisième ouvrage remarquable de Kim Doré paru aux éditions Poètes de brousse en octobre 2008.

Plein de fulgurances obscures, traversé d’images fortes et porté par un souffle puissant, ce texte de deuil parfaitement maîtrisé chante, avec les mots les plus simples mais sertis tels des diamants noirs dans un rythme complexe, la mélodie d’un désastre à la fois intime et collectif. Une confidence que la pudeur retient comme une respiration évoque naissance et mort conjuguées dans la déclinaison des chutes et des peaux. Avec ce magnifique chant funèbre à la mémoire d’un enfant mort, Kim Doré parvient à murmurer rageusement la douleur comme une berceuse étouffée. Et la force de l’écriture traverse la nuit de l’âme tel un éclair qui l’espace d’un instant illuminerait la vie.

Le jury a aussi retenu Les versets du pluriel d’Alain Gagnon paru aux éditions Tryptique en septembre 2008. C’est la troisième fois que ce poète remporte le Prix Poésie du Salon du livre SLSJ.

Ce recueil de textes brefs ciselés de main de maître est un hymne à ces instants sacrés où l’homme, à force de patience attentive, parvient à tendre l’écho de sa voix et le tracé que son écriture lui donne aux appels de la nature et à l’enchantement du lieu. Alain Gagnon arpente le réel, à l’affût de la grâce de vivre, l’oeil allumé par un vol, une vaguelette, un rai de lumière. Évoquant par petites touches des atmosphères, des éclairages, des sons et des couleurs, il cartographie un monde où l’homme s’enchevêtre avec joie au paysage dans la beauté chaleureuse d’un pluriel retrouvé. Une célébration éblouie de la vie par un grand écrivain en pleine possession de ses moyens.

Tous deux, ex-aequo, remportent le Prix Poésie 2009.

Chaque semaine, le Salon du livre dévoilera le gagnant d’une catégorie des Prix littéraires jusqu’à la grande soirée de remise de prix qui aura lieu le jeudi 1er octobre lors de la cérémonie d’ouverture officielle de la 45e édition du Salon du livre du Saguenay–Lac-Saint-Jean.

À surveiller, le gagnant de la catégorie Intérêt Général qui sera dévoilé le jeudi 27 août.

Voici d’ailleurs les oeuvres présélectionnées dans cette catégorie :

  • Christian Dufour, Les Québécois et l’anglais : le retour du mouton (Les éditeurs réunis)
  • Alain Gagnon, Le Chien de Dieu – Carnets 2000-2004 (Éditions du Cram)
  • Fernand Patry, Vivre au présent la souffrance (Novalis)
  • Réjean Tremblay, Quatre décennies sur cinq continents (Les Intouchables)

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Source : Émilie Murgalé
Coordonnatrice aux communications, Salon du livre du Saguenay–Lac-Saint-Jean

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“ La caisse dans tous ses états ” de Mario Pelletier

Récit :

pelletier_mario_02 Quand la nouvelle est sortie que la Caisse de dépôt et placement du Québec avait perdu 40 milliards de dollars en 2008, le quart de son actif – de loin les pires résultats de son histoire – la colère a grondé dans la population. Plus de 70% des Québécois (selon un sondage Léger Marketing publié le 9 mars 2009) réclamaient des explications. Ils étaient frustrés de n’avoir pas obtenu de réponse à une question simple: « Pourquoi la Caisse de dépôt a-t-elle fait nettement moins bien que les autres grandes caisses de retraite au Canada?» Le livre La Caisse dans tous ses états, de Mario Pelletier, tente d’apporter, sinon LA réponse, du moins des éléments de réponse à cette question, en révélant des choses qui n’ont jamais été dites sur l’administration Rousseau, des faits qui vont à l’encontre de bien des idées reçues. Il montre comment l’investissement excessif dans des produits dérivés douteux comme le papier commercial non bancaire, entre autres, n’est pas tombé du ciel par accident. Il résulte d’une orientation, d’une politique, en somme du changement de culture radical qui s’est produit à la Caisse avec l’arrivée d’Henri-Paul Rousseau en 2002. Pour situer ce changement dans sa juste perspective historique, l’auteur a joint l’essentiel d’un ouvrage antérieur, Dix milliards par jour. Ainsi, le livre couvre toute l’histoire de la Caisse jusqu’à la crise de 2007-2008 et la nomination de Michael Sabia. Et surtout, il soulève des questions troublantes sur l’avenir d’une des plus importantes institutions créées par la Révolution tranquille au début des années 1960.

Avis :

J’ai découvert une maison d’édition à compte d’auteur qui réalise des livres très intéressants. Même si j’ai mis plusieurs en garde contre ce procédé, il ne faut pas mettre toutes ces maisons d’édition dans le même panier. Carte Blanche est dirigé par Hélène et Michel Rudel-Tessier de Montréal. Parmi leurs nouveautés, il y a un livre en plein cœur de l’actualité traitant de l’histoire de la Caisse de dépôt, signé par Mario Pelletier, dont je suivais ces écrits sur le site Multimédium, cela ne me rajeunit pas. Pelletier explique et démontre fort bien en quelque 360 pages la relation amour haine entre la Caisse de dépôt et ces actionnaires, les dirigeants et le gouvernement. Sur l’avenir de la Caisse il écrit : “Dans ce contexte économique général et dans le contexte particulier de la Caisse, les nouveaux dirigeants, non préparés à ces fonctions et nommés dans des circonstances qui les handicapent, auront des preuves sérieuses à donner sur leurs capacités de vision et de gestion, autrement qu’en surfant sur les rebonds des marchés”. Cela donne froid dans le dos. Pas vous ? À lire sans tarder.

Auteur :

Ancien journaliste au Devoir, Mario Pelletier a publié divers ouvrages à caractère historique, dont deux livres sur l’histoire de la Caisse, La machine à milliards, en 1989, et Dix milliards par jour, en 2002, ainsi qu’un essai sur la génération des baby-boomers, La traversée des illusions, en 1994. Il a été aussi un pionnier du cyberjournalisme au Québec, en fondant dans les années 1990 les quotidiens web Multimédium et ÉconoMédia.

Références :

Titre : La caisse dans tous ses états
Auteur : Mario Pelletier
Éditeur : Carte Blanche
ISBN : 978-2-89590-147-1
Prix : 29,95 $

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“ Tunnels – Tome 3 : Chute libre ” de Gordon & Williams

Récit :

zoomTUNNELS_T3__1241021183 Will est toujours à la recherche de son père, avec ses amis. Jusqu’où les souterrains vont-ils les emmener ? Ils ne sont pas au bout de leur quête lorsqu’ils tombent dans une crevasse qui leur semble interminable, comme si les lois de la gravité n’avaient plus cours. Et voilà que soudain, le mystère des profondeurs se révèle sous leurs yeux ! Ils découvrent des reliques végétales de civilisations antérieures, qui les mènent dans une contrée perdue au centre de la Terre…

Avis :

“Tunnels” est encore meilleur qu’Harry Potter. Le troisième opus est encore plus stressant et plus divertissant que les deux précédents. Les jeunes et les adultes y retrouveront leurs personnages et des aventures très divertissantes. Gordon et Williams sont des auteurs qui prennent plaisir dans l’écriture, cela se ressent dans chacun des chapitres. Même si je ne suis pas un fan des histoires fantastiques, j’ai pris un réel plaisir à lire ce troisième tome. À lire et à découvrir sans tarder!

Auteurs :

Roderick Gordon et Brian Williams, meilleurs amis depuis les bancs de la fac, écrivent à quatre mains. Ensemble, ils bouillonnent d’idées, les posent sur le papier, griffonnent, dessinent des personnages, des décors, avant de se lancer dans l’écriture. Ils ont répété cette opération à l’envi jusqu’à ce que Tunnels ait pris corps!

Références :

Titre : Tunnels – Tome 3 : Chute libre
Auteurs : Roderick Gordon et Brian Williams
Éditeur : Michel Lafon
ISBN : 9782749910109

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Catégories :Août 2009

“ C’est encore loin, le bonheur ? ” de Michèle Rechtman Smolkin

Récit :

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— Tu inventes ! me crie Ludo qui ne supporte pas que mes souvenirs soient différents des siens. Bien sûr que j’invente. J’inventais aussi à l’époque, d’après les photos, d’après les bribes de conversation entendue chez mes tantes, d’après les livres que je lisais la nuit, sous ma couverture. Bien sûr que j’inventais, puisque je ne me souvenais de rien depuis ce jour où mon père était venu me chercher sur la terrasse aux tommettes rouges d’Amezrou et qu’il m’avait présenté ma nouvelle maman. Bien sûr que j’inventais, il le fallait bien puisque personne ne parlait.

À Vancouver, pendant une nuit passée à l’hôpital, au chevet de son fils atteint d’une mystérieuse maladie, la narratrice se souvient de son enfance et de son adolescence à Paris. Son récit débute « l’année du grand malheur », celle de la mort de sa mère. Elle avait cinq ans, et aucun adulte n’a alors répondu à sa lancinante question : « Quand est-ce qu’elle reviendra? » Aucun ne lui a dit qu’elle était morte. Ni sa tante Ranya, qui pourtant parle sans arrêt, ni son père, qui ne fera plus que de la figuration dans sa famille, ni la marâtre qu’il épouse peu de temps après, ni aucun membre de sa très nombreuse famille. « Chez nous, la mort était un secret inavouable », affirme-t-elle. Tout en racontant sa vie, à Paris durant l’année scolaire et au Maroc, l’été, la narratrice tente de démêler les fils enchevêtrés d’une identité qui chevauche la Méditerranée puisque son père est un Juif polonais et sa mère, une Marocaine qui ont tous deux choisi de vivre à Paris. C’est sans parler de sa grand-mère algérienne, de son grand-père tunisien, de son oncle émigré aux États-Unis et de sa tante russe. Ses souvenirs sentent tantôt le chou et l’eau de Javel de la marâtre hongroise, obsédée par la propreté, tantôt la coriandre et le cumin de sa mère à la sensualité méditerranéenne. Parsemés de mots yiddish et arabes, ils alternent entre le Jardin des Plantes de Paris et les palmeraies du Maroc, entre les rues de Paris et celles de Casablanca.

Avis :

Il arrive parfois qu’un livre reste sur le bureau. On le regarde et pour une raison quelconque, on choisit le prochain tout en se promettant de le lire un jour. Depuis quelques semaines, ce livre était sur mon bureau. Puis, le coup de magie arriva vers le troisième chapitre. J’ai pris plaisir à la lecture, j’ai découvert un talent au souffle neuf sur la littérature, une écriture maîtrisée et une histoire digne des meilleurs films. Michèle Rechtman Smolkin, est une artiste aux multiples talents. Une fois de plus, elle réussit un coup de maître. Un grand roman est né! Bravo!

Auteure :

Après avoir fait des études d’architecture, Michèle Rechtman Smolkin devient tour à tour, et parfois simultanément, traductrice, narratrice, journaliste culturelle pour la radio et la presse écrite, animatrice radio, puis réalisatrice de documentaires radio et télé à Radio-Canada. Elle a écrit une dramatique et des contes radiophoniques, des poèmes, des nouvelles et des documentaires. Elle vit à Vancouver depuis 1983.

Références :

Titre : C’est encore loin, le bonheur ?
Auteure : Michèle Rechtman Smolkin
Éditeur : XYZ Éditeur
ISBN : 978-2-89261-552-4
Prix : 23 $

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Catégories :Août 2009

Deux nouveaux titres chez Planète Rebelle

Les contes de la Poule à Madame Moreau de Claudette L’Heureux

Récit :

090205190242_lapoulemadamemoreauSept ans plus tard… Les paroles restent les mêmes. Claudette nous raconte son retour à Maniwaki, son village natal, pour accompagner ses parents devenus vieux ; son père, le merveilleux épicier, et sa mère, la faiseuse de miracles. Sa mère, qui avait appris à se taire, lui a transmis deux histoires que Claudette L’Heureux a écrites et qu’elle partage avec nous dans cette nouvelle édition. Elle nous invite de nouveau à partager ces moments d’intimité avec ses contes, ses réflexions philosophiques, ses croyances et ses vérités du moment. C’est beau, drôle et touchant.

Auteure :

Claudette L’Heureux a été initiée à l’écoute du conte dès son plus jeune âge par son père, J. R. L’Heureux, qui tenait un «magasin général» à Maniwaki. Ce n’est toutefois qu’au début des années quatre-vingt-dix qu’elle prend la décision de faire de son passe-temps une activité professionnelle. Depuis, elle raconte dans les milieux éducationnels et communautaires, mais aussi lors de nombreux spectacles et festivals de conte. Elle a créé «Paroles de femme», qui donne exclusivement la parole aux femmes conteuses.

Références :

Les contes de la Poule à Madame Moreau – Claudette L’Heureux – Planète Rebelle – 978-2-922528-90-9 – 21,95 $

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Source(s) de Simon Gauthier

Récit :

090430200416_sources C’est la sécheresse. L’eau, cet or bleu indispensable à la vie, se fait rare au pays du roi Léon, dit Larivière. Après s’être approprié l’unique source d’eau ayant été préservée, il maintient le peuple sous son emprise en rationnant le précieux liquide. Simon Gauthier nous offre ici un conte intemporel tout en allégories, issu de Source(s), son spectacle éponyme, créé en France en 2008. Sur le CD inclus dans le livre, Simon est accompagné par le coloriste d’histoires multi-intrusmentiste Benoit Rolland.

Auteur :

Originaire de Sept-Îles et établi en Montérégie depuis quelques années, Simon Gauthier est arrivé au conte comme on tombe amoureux, avec fougue et passion. Depuis plus de dix années, il captive tous les publics par son imaginaire débridé, son énergie incandescente et sa sensibilité de poète. Il a conté un peu partout au Québec. Il est même le seul conteur à avoir sillonné toute la Côte-Nord, jusqu’à Blanc-Sablon, aux confins du Labrador ! Les Français, quant à eux, ont été conquis : au cours des trois dernières années, il a présenté plus de deux cents spectacles en France, aussi bien dans des festivals qu’en salles et en milieu scolaire. Il a aussi conté en Belgique, en Suisse, aux Pays-Bas, en Tunisie, ainsi qu’au Burkina Faso. Et où qu’il soit, le sympathique conteur transporte avec lui la lumière si particulière de sa Côte-Nord natale.

Références :

Source(s) – Simon Gauthier – Planète Rebelle – 978-2-922528-91-6 – 21,95 $

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Avis :

Ces deux “Livre-CD” sont un voyage vers l’imaginaire et le temps passé, celui que désormais est révolu. Tant Claudette L’Heureux et Simon Gauthier, nous emmène dans leurs mondes avec une aisance incroyable. Il faut lire les livres en écoutant les CD en même temps. Le délice est bien plus fort. Si vous aimez la poésie des mots et le rêve, je vous conseille de vous procurer ces deux moments d’anthologies. La perfection est au rendez-vous à chaque instant. Tout simplement magique.

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Bientôt 40 000 visiteurs uniques par semaine !

40000

Je voudrais vous remercier chaleureusement pour votre fidélité.

Vos nombreux courriels m’encouragent chaque jour à vous offrir des chroniques de qualités.

Dans quelques jours, pas moins de 40 000 visiteurs uniques consulteront ce site de chroniques littéraires.

Je voudrais encore une fois remercier l’ensemble des maisons d’édition qui me font confiance, les attachés de presse avec qui j’ai des rapports très magiques et les auteurs qui prennent de leurs temps pour m’accorder des entrevues.

Je suis toujours étonné par la qualité de vos propos, de vos réactions et de vos courriels.

Vous me soumettez des idées, mais aussi les titres dont vous souhaitez que j’en fasse une chronique.

Vous êtes pour moi une source précieuse.

Je vous remercie encore 40 000 fois.

 

Amitiés,
Jean-Luc Doumont

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“ 1779 : Trois bêtes à sept têtes ” de Johanne Pothier

Récit :

big_parking_1779 En 1779, sur les berges des Trois-Rivières, les colons vivent aussi paisiblement que possible dans une ambiance politique extrêmement tendue. La vieille Moëte Morasse entend bien ne pas se soumettre à la couronne anglaise, et mène une mission secrète pour réinstaller le pouvoir français au Canada. Les manœuvres de marins sanguinaires, venus terroriser le peuple pour le soumettre définitivement, passent inaperçues dans la confusion que sème l’entremêlement des destins, jusqu’à ce que la Bête à sept Têtes se déchaîne… En recollant les informations qu’elle possédait sur une tragédie ayant marqué l’histoire de sa famille, Johanne Pothier a imaginé cette bouleversante épopée, révélatrice de ce qu’ont dû affronter nos ancêtres au lendemain de la Conquête.

Avis :

C’est vraiment très réussi! Johanne Pothier à en plus de trouver la bonne maison d’édition pour son roman – qui est le premier tome, ce qui est une excellente nouvelle en soi – à trouver une histoire jubilatoire. Pothier s’amuse avec les mots, ces personnages et les rebondissements. Dès la première page, j’ai été captivé. Pour faire une comparaison, elle serait la Tim Burton de la littérature québécoise, rien de moins. Les Éditions de la Bagnole signent une auteure prometteuse qui se dirige de succès en succès. À lire sans hésiter !

Auteure :

Née à Trois-Rivières 318 ans après sa fondation, Johanne Pothier grandit seule au milieu de cinq adultes. Le soir, pour s’endormir, elle raconte des histoires à ses doigts. Sa mère lui fait apprendre la ville, l’anglais, le ballet, le piano, le chant, le violon et lui fait connaître les Ursulines. Son père lui enseigne l’espace, le fleuve, les champs, l’étable, la terre des Pothier. Johanne s’évade au Conservatoire, puis à McGill, puis en Europe, pour donner un droit d’asile à sa délinquance secrète. Revenue au pays en 1979, elle joue du violon et l’enseigne, d’abord au Conservatoire de Chicoutimi, puis à celui de Québec, de Montréal, et finalement de Trois-Rivières.

Références :

Titre : 1779 : Trois bêtes à sept têtes
Auteure : Johanne Pothier
Éditeur : Les Éditions de la Bagnole – Collection Parking
ISBN : 978-2-923342-33-7
Prix : 24,95 $

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