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Archive for the ‘Octobre 2008’ Category

" Mc Cain : Le survivant " de Marjorie Paillon & Martial You

Récit :

« Servir une cause plus grande que soi-même. » Un leitmotiv dans la vie personnelle, le parcours militaire et les campagnes politiques de John McCain. 26 octobre 1967 : le Lieutenant Commander de l’US Navy John McCain est abattu alors qu’il effectue sa 23e mission au-dessus de Hanoï, au Nord-Vietnam. Suivront plus de cinq années de tortures et d’emprisonnement. John McCain vient de faire son entrée dans l’Histoire des États-Unis. Aujourd’hui, à 72 ans, il espère en devenir le 44e président. Survivant du Vietnam, il l’est aussi en politique. Chouchou des médias en 2000, lors des primaires républicaines, il fait la course en tête, mais il est victime de rumeurs mensongères qui le conduisent à s’incliner face à George W. Bush. Sénateur respecté de l’Arizona depuis 1982, il apparaît aux yeux d’une grande partie des Américains comme un rebelle indépendant qui n’hésite pas à s’opposer à son propre camp y compris au président George W. Bush. Alors que le tout Washington le donnait pour mort politiquement, c’est lui qui va affronter le candidat démocrate Barack Obama dans une élection qui n’est pas jouée d’avance. Croisant éléments biographiques, enquêtes de terrain et décryptage des programmes des deux finalistes de cette course à la Maison Blanche, John McCain, le survivant fait découvrir celui qui n’est jamais aussi bon que lorsqu’on le donne perdant.

Avis :

Nous sommes plus qu’à quelques heures avant de connaître le nom du prochain président des États-Unis d’Amérique. Un nombre conséquent – trop même – de biographies ont été éditées sur Barack Obama. Sur John Mc Cain, un peu moins. Le duo Paillon / You ont pour ma part écrit la biographie de Mc Cain là plus innovante et surtout la plus humaine de cet homme que l’on décrit comme austère envers les autres.

On y apprend que la famille Mc Cain est une famille de héros où tous les hommes ont servi les États-Unis dans la Navy. Ces derniers ne cachent pas leurs admirations respectives bien plus que pour leurs femmes et leurs enfants.

Mc Cain a d’ailleurs une belle phrase lorsqu’il parle de son âge et de ses blessures de guerre :

Je suis plus vieux que la poussière et j’ai plus de cicatrices que Frankestein, mais j’ai assimilé deux ou trois choses.

Cette élection sera celle d’une génération. La jeunesse Vs la vieillesse.

Qui l’emportera? Réponse le 4 novembre en soirée. Ce qui est certain, Mc Cain aura marqué l’histoire des États-Unis.

Sublime!

Auteurs :

Marjorie Paillon, 28 ans, est journaliste politique. Elle découvre la politique made in USA en 2003, en plein cœur de la guerre en Irak, dans les newsroom de NBC et CTV. Après avoir décortiqué l’actualité américaine dans des documentaires et reportages pour la télévision française, elle officie actuellement sur BFM Radio et BFMTV. Elle est la fondatrice et rédactrice en chef de http://www.ilovepolitics.info, blog de référence sur la campagne présidentielle américaine.

Martial You est journaliste économique. Il a suivi la fin de la bulle Internet en 2000, la crise du secteur aérien après le 11 septembre 2001, plusieurs élections présidentielles américaines pour des médias comme BFM Radio, RFI, Les Échos, TV5 Monde. Il est aujourd’hui présentateur des journaux de 7 heures et 9 heures sur Europe 1.

Références :

Titre : Mc Cain : Le survivant
Auteurs : Marjorie Paillon & Martial You
Éditeur : Éditions Alphée – Jean-Paul Bertrand
ISBN : 9782753803343

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Catégories :Octobre 2008

" Marilyn : Le dernier secret " de William Reymond

Récit :

Depuis 1962, le mystère de la mort de Marilyn Monroe ne cesse de fasciner.
Et, bien que présenté officiellement comme un suicide, le décès de la Blonde la plus populaire de la planète suscite aujourd’hui encore d’innombrables interrogations.

Marilyn était-elle la maîtresse des frères Kennedy ? John et Robert ont-ils eu leur part de responsabilité dans la disparition de la star ? A-t-il existé un témoin de ses derniers instants ? Quels rôles ont joué la Mafia, la CIA et J. Edgar Hoover, le patron du FBI ? Les résultats de l’autopsie de la comédienne ont-ils été manipulés, le dossier escamoté et la vérité étouffée ?

À l’aide de documents rares, certains oubliés, d’autres négligés, mais surtout de témoignages inédits, Marilyn, le dernier secret répond de manière définitive à l’ensemble des interrogations suscitées par l’énigme Monroe.

Avis :

Quarante-six ans après la mort de Marilyn, elle fascine toujours autant le public, ainsi que les journalistes.

William Reymond avec son enquête très fouillée s’est attardé sur ce mythe qui finalement n’arrêtera jamais de parler.

En moins de 500 pages et plus de 100 chapitres, il remonte toute la chronologie de la vie de Marilyn avec une précision d’horloger.

Des livres sur la star, j’en ai lu quelques-uns, mais celui-ci est unique en son genre. Il est celui qui est le plus travaillé, le plus fouillé cherchant vraiment à comprendre les évènements. D’ailleurs, les recherches se ressentent à chacune des pages. Chaque élément de l’enquête est détaillé avec une précision. Vous ne lirez pas une énième biographie sur Marilyn, mais vous lirez une véritable enquête presque policière qui tient en haleine le lecteur du début à la fin.

Si vous aimez lire un livre de qualité, sous forme d’enquête policière, ne passez pas à côté de ce livre qui est un réel bijou de perfection.

À lire !

Auteur :

Journaliste français vivant aux États-Unis, William Reymond a déjà publié de nombreux ouvrages chez Flammarion, dont les best-sellers JFK le dernier témoin, Coca-Cola l’enquête interdite et Toxic.

Références :

Titre : Marilyn : Le dernier secret
Auteur : William Reymond
Éditeur : Flammarion – Enquête
ISBN : 978-2-0806-9061-6

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Catégories :Octobre 2008

" PPDA : Présentateur vedette " de Jacques Asline

Récit :

Patrick Poivre d’Arvor a été abruptement remercié en pleine gloire. Durant vingt ans, il dirigeait à TF1 le plus grand journal de France, premier témoin de l’actualité de Giscard à Mitterrand et de Chirac à Sarkozy, recordman toutes catégories avec 30 ans de télévision et près de 10 000 journaux de 20 heures à son actif. Que s’est-il passé en réalité ? Le journal télévisé a ses mystères, inconnus du grand public, du profane et même parfois des journalistes eux-mêmes. Seuls les artisans du premier cercle, présentateur et réalisateur en connaissent toutes les recettes qu’ils ne livrent jamais au public à cause du nécessaire devoir de réserve, de la concurrence entre les chaînes et même d’une évidente modestie, l’important étant naturellement l’actualité elle-même et non pas ceux qui la mettent en lumière. Après la publication d’un livre anonyme qui critiquait les vedettes de la Une, les explications sur la vie du journal restent le plus souvent biaisées car livrées par des commentateurs mal intentionnés ou extérieurs au journal. On en voit le résultat ! Seul un témoin présent quotidiennement durant vingt ans aux premières loges dans les coulisses de la rédaction pouvait livrer un récit visuel et informé, un point de vue non partisan qui permette de renouer les fils évidemment politiques du journal télévisé.
Cet ouvrage brise pour la première fois le silence et donne les clefs de l’émission qui reste la plus regardée des Français. Dans cette chronique écrite au jour le jour, mémoires d’hier et instantanés d’aujourd’hui, racontée par ceux qui l’ont vécue et sont encore aux commandes, la télévision se dévoile dans ses rouages les plus intimes.

Avis :

Lorsque j’ai voulu être journaliste, c’était parce qu’à la télévision en Europe (où j’habitais), un monsieur m’avait intéressé aux nouvelles, mais aussi avait suscité en moi l’envie de faire son métier. Je parle ici de Patrick Poivre d’Arvor.

Pour raconter son éviction de son poste de présentateur de TF1 du journal le plus regarder en Europe, il fallait que ce soit l’une des personnes qui a vécu de près, minute par minute, les derniers moments de cet homme qui aura marqué la télévision francophone.

Jacques Asline était le réalisateur des JT de PPDA. Ils ont préparé ensemble des milliers de journaux. Réussir soir après soir à tenir le téléspectateur en poste sans zapper, il fallait le faire. Pourtant, PPDA l’a réalisé durant de nombreuses années.

Pour ceux qui ont suivi cette éviction – très injuste – vous allez apprendre ce qui s’est passé à l’intérieur des bureaux de TF1. Les réunions secrètes, les préparations des derniers JT, les jeux de coulisses où le pouvoir a souvent son mot à dire. Bref, tout ce qui a chaviré les Européens cet été en plein mercato télévisuel.

Plusieurs documents exclusifs sont inclus dans ce livre, dont le dernier conducteur du JT présenté par PPDA, de nombreuses photographies tout inédites sont publiées pour la première fois.

Seul bémol : j’aurai aimé de Jacques Asline une écriture moins admirative pour PPDA, mais plus journalistique qui s’attarde plus longuement sur les faits. Mais côtoyer PPDA durant des années, nous serions aussi admiratifs que lui, face à cet homme qui est le pionnier du journalisme actuel.

Un très bon et très beau document.

Auteur :

Réalisateur de Patrick Poivre d’Arvor à TF1, Jacques Asline connaît tous les secrets du journal, ses acteurs, son fonctionnement et son histoire. Diplômé de l’IDHEC, maîtrise de philosophie, il a réalisé des émissions d’information ou des soirées électorales depuis trente ans, publié deux livres sur la télévision et animé une émission littéraire. Ayant soigneusement recueilli les témoignages des journalistes qui l’ont créé, présenté ou dirigé, il fait revivre dans ce roman du journal télévisé toutes ses péripéties qui forment une partie de l’histoire de France.

Références :

Titre : PPDA : Présentateur vedette
Auteur : Jacques Asline
Éditeur : Éditions Alphée – Jean-Paul Bertrand
ISBN : 9782753803428

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" Une semaine en octobre " d’Elizabeth Subercaseaux

Récit :

Clara écrit régulièrement sur un cahier que son mari, Clemente, lit en cachette. Elle s’y met en scène à la première personne. Ce n’est pourtant pas un journal intime puisqu’elle mélange des faits vrais à d’autres épisodes manifestement inventés. Dès les premières pages, Clara se représente en compagnie d’un amant, liaison interrompue par la mort de ce dernier. Fiction ou réalité ?

Avis :

En 1999, sortait au Chili ce roman et il a fallu neuf ans pour qu’enfin une traduction française fût réalisée. Pour cela, il faut remercier Flammarion d’avoir eu l’audace de faire connaître ce sublime roman à un lectorat francophone.

L’écriture est comme le Chili, ensoleillé, enivrant, parfois suffocant, mais jamais lassant.

L’histoire de ce couple en perdition, dont le mari à une maîtresse, et la femme un amant, dont ce dernier meurt brusquement.

Dans ce journal intime, que le mari lit en cachette, on découvre les rêves et les fantasmes de cette femme qui recherche un amour éternel et fusionnel.

Ce roman traversera le temps et les générations. Ces derniers se retrouveront encore dans des décennies dans celui-ci. Un roman d’une génération, qui explore les facettes de l’amour avec une grande intelligence.

C’est plus qu’un roman, c’est un questionnement personnel que l’on porte sur le couple.

À lire sans tarder.

Auteure :

Elizabeth Subercaseaux, née au Chili en 1945, est l’arrière-petite-fille de Robert et Clara Schumann. À 22 ans, elle part pour l’Espagne, où elle entame une carrière journalistique qui se poursuivra à la BBC de Londres. Elle rentre au Chili en 1975 et continue d’exercer son activité de journaliste dans la clandestinité sous la dictature de Pinochet. La moitié de sa famille est envoyée en exil et elle-même est battue presque à mort dans sa propre maison. À 45 ans, dès ses premiers livres publiés, elle devient un auteur à succès au Chili. Une semaine en octobre est son premier roman traduit en français.

Références :

Titre : Une semaine en octobre
Auteure : Elizabeth Subercaseaux
Éditeur : Flammarion
ISBN : 9782081214583

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Trois titres à découvrir

« Encore vivante » de Katerine Caron

katerinecaron

Aller poster une lettre le trois août 1999,
se faire happer sur le trottoir par une voiture
se réveiller avec un sous crâne comme-ça
tête restante

Références :

Titre : Encore vivante
Auteure : Katerine Caron
Éditeur : Éditions du Noroît
ISBN : 978-2-89018-626-2

 

« Les Métamorphoses d’Ishtar » suivi de « Entre les lignes » de Nadine Ltaif

nadineltaif Cette nouvelle édition des deux premiers titres de Nadine Ltaif, d’origine libanaise, rappelle le début de son parcours de publications. « Entre les lignes » avait, en outre, été finaliste au prix Émile-Nelligan.

Références :

Titre : « Les Métamorphoses d’Ishtar » suivi de « Entre les lignes »
Auteure : Nadine Ltaif
Éditeur : Éditions du Noroît
ISBN : 978-2-89018-643-9

 

« Musée de l’os et de l’eau » de Nicole Brassard

nicolebrossard

et c’est l’envol vagues typhon dru
comme un coude dans la nuit
rai de moeurs
le monde est vide obscur

Références :

Titre : Musée de l’os et de l’eau
Auteure : Nicole Brassard
Éditeur : Éditions du Noroît
ISBN : 978-2-89018-642-2

 

Avis :

Les éditions du Noroît ont publié dernièrement trois livres qui sont pour moi de réelle découverte littéraire. Je me suis permis de les réunir en une seule chronique afin d’en parler dans son ensemble, mais aussi pour vous les faire découvrir.

Même si les livres de poètes ne sont pas les livres qui se classent dans les meilleures ventes au Québec, je vous assure qu’il ne faut pas passer à côté de ces trois chefs d’oeuvres.

En cinq mois, Katerine Caron s’est livré à des poèmes à la fois intime, inspirant et totalement jubilatoire. En moins de 50 pages, ce livre réserve de nombreuses surprises et il permet d’ouvrir une porte sur le talent de cette auteure qui nous réserve encore beaucoup de surprises dans les années qui viennent.

Nadine Ltaif, quant à elle, offre aux lecteurs ces deux premiers titres réunis en un seul livre. Ce que l’on peut dire après lecture, c’est qu’elle est en totale maîtrise de son art. À la fois sensibles et touchants, ces mots percutent comme rarement en poésie. Elle est à découvrir sans tarder.

Pour terminer, Nicole Brossard est pour ma part le livre de poésie que j’aimerais emporter sur une île déserte. Ce livre est le parfait compagnon de voyage que l’on traînera facilement avec soi. De plus, c’est un livre qui s’offre et qui se conseille facilement. L’écriture est parfaite, la poésie touche au plus profond de nous-mêmes. Bref, un excellent moment de lecture.

Trois livres à posséder dans sa bibliothèque absolument.

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Catégories :Octobre 2008

" À l’est de minuit " de Philippe Porée-Kurrer

Récit :

D’étranges phénomènes se manifestent dans un paquebot qui vogue vers l’est, sur l’océan Atlantique. Cela commence par les sons qui s’émoussent, tout comme le goût des aliments, puis les odeurs et les couleurs… Comme si la réalité telle qu’on la connaît disparaissait peu à peu. S’agit-il d’une atrophie des sens, ou effectivement, la réalité est vraiment en train de se dissoudre? Dans ces conditions, où le paquebot arrivera-t-il? Arrivera-t-il quelque part et surtout, restera-t-il seulement un quelque part?

Dans ce roman de l’auteur Philippe Porée-Kurrer, sept voix – cinq hommes et deux femmes – racontent l’histoire qui se déroule dans le navire selon leur point de vue :

  • Preston J. Holoway-Shapiro : Un financier mégalomane intégriste.
  • Raymond Leroy: Un romancier cynique au cœur tendre.
  • Norma Neufeld : Une Mennonite qui voudrait que tous les jours soient     dimanche.
  • William Compson : Le commandant du bateau, un solitaire du vieux Sud qui cultive une malédiction familiale.
  • Rick de Baer : Un éleveur ontarien, bon vivant, qui a faim, toujours faim, trop faim…
  • Louis Touré : Le second, un fils du Sénégal qui prête à la science le pouvoir de résoudre le Grand Mystère.
  • Isabel Mastretta : Une journaliste mexicaine idéaliste et révolutionnaire.

Avis :

Porée-Kurrer vient de marquer un grand coup et pas le moindre. Pour la même histoire, il offre sept visions différentes via des personnages des plus colorés qui soient. Ma préférence và pour Isabel Mastretta, qui grâce à sa vision très particulière méritait un roman pour elle seule. Un personnage comme on les aime, à la fois forte et attachante. Même si pour son précédent roman, je n’avais pas trop aimé le livre dans son ensemble, je dois dire que ce dernier est pour moi, le meilleur de cet auteur. Je me suis régalé, au point d’en demander encore. « À l’est de minuit » résume très bien la cohabitation de différentes personnes ne venant pas du même milieu et de leurs visions si particulières du même évènement. L’écriture est belle et soignée, les personnages attachants et détestables à la fois, bref, ils ne laisseront aucun lecteur indifférent. Un must!

Auteur :

Philippe Porée-Kurrer vient au monde à Fécamp, dans cette Haute-Normandie dont il revendique l’appartenance en la rattachant aux royaumes nordiques de ceux qui lui ont donné son nom. Il passe sa scolarité à l’ombre des murs d’un sévère pensionnat religieux à Rouen, puis assoiffé de liberté « après tout ce gris » et « influencé par Erskine Caldwell », il veut faire tous les métiers et connaître toutes les routes, car déjà il sait qu’il veut écrire et que « cela ne s’apprend pas que dans les livres ». Il est pâtissier à Paris, photographe à Manchester, chef de rang sur le paquebot France – ce qui lui permet de découvrir cinq continents. Il débarque en Amérique du Nord, est grillardin au Texas, colporteur à Montréal, cuisinier au Lac-Saint-Jean, où il rencontre Marylis qui va devenir son épouse. Ensemble, ils font le grand tour du continent, élèvent des chèvres et des chevaux, fabriquent des jouets en bois en Colombie-Britannique, et ils ont six enfants. Puis il est radiotéléphoniste à l’aéroport de Ticouapé, terrassier au Yukon, peintre en bâtiment à Québec, bûcheron, coupeur de tabac, agent d’artiste, directeur de festival et l’on en passe. PPK a le don rarissime de ne pas s’enraciner dans un genre. En effet, rien de commun entre son apocalyptique Retour de l’Orchidée (1990), sa Promise du Lac (1992) et sa Maria (1999), pas plus qu’avec sa Quête de Nathan Barker (1994) ou son Shalôm (1996) (Éd. Sivori), sans parler de Chair d’Amérique (1997) et du dernier né : La Main gauche des ténèbres, qu’il désigne comme un «thriller métaphysique » et avec lequel il semble avoir pris le parti de déstabiliser les plus tolérants. Tout au début, l’histoire semble camper les personnages dans les camps des bons et des mauvais, mais, rapidement, on ne sait plus, la frontière devient floue, et c’est bien là où PPK excelle : au-delà de l’intrigue, laquelle peut satisfaire les plus exigeants en la matière, il nous fait entrer dans un monde où les repères s’évanouissent, et du même coup il parvient à nous révéler l’insondable. Dans le fond, s’il faut trouver un point commun à tous ses romans, on pourrait parler d’exploration car, même sans lier le terme à la notion du voyage, PPK est aussi et peut-être avant tout un explorateur de la conscience. Rédacteur à plein temps, PPK vit actuellement à Toronto qu’il compare à « une nouvelle Babel ». À propos de cette comparaison, il dit ignorer si l’expérience finira comme dans ce qu’il nomme la légende, mais selon lui « l’important est d’expérimenter ». Il ajoute : « À Jérusalem j’ai ressenti l’humanité que les hommes ont perdue en faisant de la technologie leur idole, à Detroit j’ai vu le futur encalminé de l’American way of life, à Toronto je vois la dernière tentation de l’Occident ». Le roman À l’est de minuit, quand à lui, paraît à l’automne 2008, alors que d’étranges phénomènes se manifestent dans un paquebot qui vogue sur l’Atlantique.

Références :

Titre : À l’est de minuit
Auteur : Philippe Porée-Kurrer
Éditeur : Les Éditions JCL
ISBN : 978-2-89431-401-2
Prix : 21,95 $

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Catégories :Octobre 2008

" Jésus sa véritable histoire " de Michel Coquet

28 octobre 2008 2 commentaires

Récit :

Depuis des siècles, savants biblistes et historiens des religions s’efforcent en vain de résoudre le mystère de Jésus, à commencer par le plus insoluble d’entre eux : pourquoi Jésus fut-il complètement inconnu au ier siècle de notre ère (hormis les Évangiles) des historiens romains et juifs. Flavius Josèphe l’ignore ; les archives impériales de Rome aussi bien que la Michnah n’y font pas la moindre allusion. Après plus de 20 ans d’enquête, l’auteur en découvrit enfin la raison : Jésus était né un siècle avant l’ère chrétienne. Les preuves sont données dans l’ouvrage. La première provient des manuscrits esséniens de la mer Morte où l’on nous parle d’un être exceptionnel, le maître de Justice qui fut trahi, condamné à mort et survécut, vers -64. La seconde source est purement juive, c’est le Talmud dans lequel est mentionné Jésus que l’on fait naître vers -95. D’autres sources mentionnent une naissance antérieure à celle des Évangiles : le manichéisme, le druzisme, et la théosophie, les deux dernières évoquant une naissance en l’an 105 avant notre ère. Cette nouvelle chronologie de l’histoire chrétienne permet, pour la première fois, de résoudre les grandes énigmes qui entourent la vie du nazaréen et d’éclairer les dogmes imposés par l’Église. Elle permet, en outre, de voir réapparaître, dans toute sa gloire et sa simplicité, le véritable christianisme esséno-nazaréen.

Avis :

Ce livre suscitera beaucoup d’interrogations sur la naissance de Jésus. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Michel Coquet secoue les idées préconçues et surtout exploitées par les idéologies chrétiennes. L’auteur prétend que Jésus serait né un siècle avant notre ère. Se basant sur plusieurs sources, Michel Coquet exploite ces trouvailles jusqu’à la dernière ligne. Lors de sa sortie en France, aucune source chrétienne n’a soulevé le moindre débat à ce sujet? Est-ce que cela voudrait dire que Michel Coquet à trouver un angle nouveau sur la naissance de Jésus? Est-ce que ce qu’il avance est réaliste? Pour ma part, je vous laisse faire votre propre opinion du sujet, car la religion c’est comme la politique, on ne l’a voit pas tous de la même façon. L’écriture de Coquet est très stylée, les propos sont clairs et apportent un éclaircissement à ses propos qui témoignent une grande intelligence chez cet homme qui s’est consacré presque toute sa vie à la spiritualité. À découvrir.

Auteur :

A la suite d’une expérience spirituelle à l’âge de seize ans, l’auteur entreprit une quête intérieure qui ne cessera plus jusqu’à ce jour. Epris de connaissances ésotériques, il entre dans plusieurs organisations traditionnelles occidentales. En même temps il s’adonne aux pratiques des yogas hindous (raja et jnana). Puis, pour compléter sa formation, il pratiquera des arts martiaux japonais. Après avoir été gradé dans plusieurs disciplines, il décide de partir au Japon de 1969 à 1973 où il deviendra l’élève de plusieurs grands experts. Il sera initié aux pratiques du zen et dans une moindre mesure, à celles du bouddhisme tantrique (Shingon shû). En France il rédige de nombreux articles pour différentes revues, puis des ouvrages. Il devient conférencier et commence à voyager régulièrement au Moyen Orient, mais plus spécifiquement en Inde et au Tibet. Ayant enseigné l’art du sabre de l’école Tenshin Shoden Katori Shinto-ryu, l’auteur en deviendra en 2002, l’instructeur officiel (kyoshi) jusqu’à sa retraite en 2004.
Parallèlement à sa pratique spirituelle fondée principalement sur la philosophie védantique, l’auteur a écrit près d’une quarantaine d’ouvrages sur les grands thèmes de la philosophie ésotérique, de la théosophie et des religions.

Références :

Titre : Jésus sa véritable histoire
Auteur : Michel Coquet
Éditeur : Éditions Alphée – Jean-Paul Bertrand
ISBN : 9782753803213

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Catégories :Octobre 2008

" Jusqu’au pied de la pente " de François Guérin

Récit :

Un homme qui sait ses jours comptés prend une conscience aiguë de son existence et par le fait même de l’existence humaine en général. Car dans le malheur, chacun est seul et celui qui cherche à atténuer sa peine, en la partageant avec autrui, recueille fréquemment l’incompréhension, la fausse compassion ou, dans le pire des cas, l’indifférence. Un regard gêné, un geste retenu, un embarras mal dissimulé, une parole calculée, tels apparaissent les signes de la difficulté à assister l’ami ou le parent qui exprime la douleur. Ce livre raconte l’histoire d’un malheur, celui qui questionne les choix et les décisions. Malheur qui remet sur le tapis nos emploi du temps inconsidérés et insouciants, qui met en lumière les limites de la liberté de choisir, dans cette vie de questionnements, de désillusions et de surcharge du temps qui caractérise notre époque actuelle. À travers ces fragments de jours incertains se construisent peu à peu la réalité du personnage et son adaptation à la menace qui pèse sur lui, permettant de partager brièvement sa solitude, son désarroi. À l’image de ce qui guette chacun de nous, un jour espéré lointain.

Avis :

François Guérin a réussi un coup magistral, en un peu plus de 300 pages il a écrit pas moins de 100 chapitres, courts, rythmés, qui donne pleine puissance à l’histoire.

Son écriture ressemble aux auteurs européens. Une écriture élégante, soignée et passionnante (ce que je ne retrouve pas toujours dans les auteurs québécois). Ici, tous les ingrédients d’un très bon roman sont dans ce livre et le résultat est explosif, percutant et tellement saisissant. Il faut d’ailleurs plusieurs heures avant que le roman ne nous quitte, tellement il est au profond de nous. Pourquoi? Parce que le lecteur sera le personnage central de l’histoire.

Concernant les dialogues, ils sont riches et tellement réels. Guérin a ce don — parce que dans son cas s’en est un — de prendre une photographie de nos vies et ensuite l’a racontée avec véhémence.

Un roman si rare. Donc, il ne faut pas passer à côté. À lire et à conserver dans sa bibliothèque.

Bravissimo maestro!

Auteur :

Né à Ottawa en 1952, François Guérin, après avoir cheminé en sciences de la santé, décide en 1973 de séjourner en France pour y étudier la composition musicale. Il suit alors des cours avec Jean-Étienne Marie et Pierre Schaeffer, tout en évoluant vers une maîtrise sur la perception musicale avec Michel Imberty à Paris. Il obtient son diplôme de l’Université de Nanterre en 1977. Il termine ce parcours avec Abraham Moles, décrochant un DEA en psychologie sociale à l’Université de Strasbourg, avant de revenir au Québec en 1981. Il poursuit alors simultanément une formation en informatique de gestion et un doctorat en musicologie à l’Université de Montréal, sous la conduite de Marcelle Deschênes, diplôme qu’il obtient en 1988. Après avoir enseigné la perception auditive et collaboré à diverses publications musicales, il travaille maintenant comme analyste en informatique, tout en accordant une place de plus en plus importante à l’écriture. François Guérin en est à son septième roman aux Éditions JCL: Après Mémoires d’outre-bombe (1998), Le Germe (1999), Messire Benvenuto (2001), et Sur la piste de Callas (2004), il nous offre en 2006 Prodige noir, véritable fugue littéraire sur fond d’histoire sociale. Il faut ensuite attendre deux longues années, soit en 2008, avant que le roman Jusqu’au pied de la pente paraisse sur les tablettes des librairies québécoises.

Références :

Titre : Jusqu’au pied de la pente
Auteur : François Guérin
Éditeur : Les Éditions JCL
ISBN : 978-2-89431-392-3
Prix : 17,95 $

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" Claude Dufour : Parcours d’un créateur " de Jeanpierre Masson

Récit :

Ce fascinant ouvrage relate le riche parcours créateur de Claude Dufour, peintre, sculpteur et poète, de ses premières expériences esthétiques jusqu’à la création de grandes sculptures qui sont devenues sa marque de commerce. Né à Chicoutimi en 1925 d’un père garagiste, il est rapidement fasciné par la matière et la beauté des formes. Partagé entre les métiers qu’il occupe pour gagner sa vie et la pratique de son art, il décide à 47 ans d’abandonner son travail de mécano pour s’adonner entièrement à la peinture et à la sculpture. Au milieu des années 1990, l’auteur Jeanpierre Masson a recueilli les propos de cet artiste original qui nous livre, dans un langage vivant et coloré, ses réflexions sur son travail et sa vision de l’art. Plus qu’une biographie, Claude Dufour : Parcours d’un créateur se veut une fantastique aventure intérieure. Car avant tout, cet homme particulier est un amoureux du monde.

Avis :

Jeanpierre Masson a une chance incroyable : rencontrer Claude Dufour.

L’auteur écrit dans sa belle préface ce que je pensais de cet artiste : « Cet artiste était bien vivant, à mes côtés, il n’appartenait pas à une époque ou à un siècle passé. »

Lorsque l’on s’intéresse à Claude Dufour, on s’aperçoit que ces oeuvres sont des empreintes du temps présent. Il ne recrée pas du passé, mais il crée du présent pour le futur. Un artiste de notre époque qui marquera à tout jamais l’histoire de la sculpture au Canada.

Lire cette biographie, c’est pousser la porte de la maison de Dufour et oser lui poser des milliers de questions. Dans ce livre sublime, Masson a posé les bonnes questions. Les chapitres sur sa jeunesse, son engagement, sur sa vision, sur son atelier et sur le temps ont été pour moi les plus émouvantes et touchantes à lire. Masson avec son écriture si particulière, a plus que fait une biographie, il a écrit sur un homme qu’il admire et transmets sa passion pour l’artiste et l’homme avec délectation.

Un vrai régal.

Auteur :

Jeanpierre Masson est né en 1947 près de Trois-Rivières, plus précisément dans la petite ville de Saint-Louis-de-France. Après un cours classique au séminaire Saint-Joseph, il obtient un baccalauréat en psychologie à l’UQTR et une maîtrise à l’Université Laval. Il débute ensuite une scolarité de doctorat en enseignement, au cours duquel il s’est particulièrement intéressé à la mesure de la créativité. Après quatre ans à l’INRS-Éducation à titre d’assistant de recherche et quatre autres comme spécialiste en évaluation, à l’Université Laval, il entre en 1981 à la Télé-université, où il exerce depuis la profession de consultant en sciences de l’éducation. Comme passe-temps, il s’adonne à la menuiserie et à l’écriture. Marié, il a publié plusieurs ouvrages professionnels ainsi que de la littérature jeunesse. Sa forêt dans la région de Bellechasse lui a inspiré dans les années 1990 une série de contes philosophiques inédits, Au pays de l’eau qui chante. Son premier livre publié chez JCL, Claude Dufour : Parcours d’un créateur, a été mis sur le marché à l’automne 2008.

Références :

Titre : Claude Dufour : Parcours d’un créateur
Auteur : Jeanpierre Masson
Éditeur : Les Éditions JCL
ISBN : 978-2-89431-388-6
Prix : 19,95 $

Copyright – Made in Québec – Jean-Luc Doumont – 2008
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Catégories :Octobre 2008

" Le retour des oubliés " de Michel Dion

Récit :

Qu’est-ce qui unit des messages de l’au-delà, des origines écossaises mystérieuses et l’amour d’une femme? C’est tout simplement la vie d’un homme troublé par des séjours nocturnes, des rêves dont il ne saisit pas le sens et qui le poussent  depuis quelque temps d’un groupe spirituel à un autre. C’est ainsi que Jacques, avocat dans une grande entreprise, sera confronté durant son sommeil à des êtres, des objets et des lieux du passé qui referont subitement surface dans sa vie et qui viendront en transformer le cours. Et lorsque sa grand-mère meurt, sans trop s’en rendre compte, sa vie bascule. Il devient obsédé par ses origines. Reculant dans le temps, il retrace des lieux qui semblent avoir été significatifs pour elle. Comble d’énigme, le romancier Fedor Dostoïevski serait apparu à quelque part dans ce périple qui aurait amené son arrière-grand-mère à Paris. Répondre à toutes ces questions laissées par la mort de sa grand-mère n’est pas de tout repos pour lui. Fort heureusement, il rencontre un amour solide comme le roc, Jarmila, sa bien-aimée d’origine tchèque, qui l’aidera à donner un sens à tout ce qu’il vit.

Avis :

Avec son premier roman « Trois vies plutôt qu’une », j’avais émis quelques bémols. Je me suis lancé dans la lecture de son nouveau roman, afin de savoir si cela avait été corriger. Je dois dire, que j’ai été surpris. Surpris par la maturité et la sagesse du style littéraire à la fois soutenu et candide.

Michel Dion est le symbole de la nouvelle littérature québécoise. Une génération qui écrit au « je » en oubliant le passé composé. Malgré cela, l’auteur arrive à captiver son lecteur avec une grande aisance, tout en le tenant en haleine jusqu’à la dernière page.

Le mélange entre sa grand-mère et la découverte d’un roman original de Fedor Dostoïevski est génial. Comment cette rencontre de l’impossible tiendra-t-elle le coup jusqu’à enivrer le lecteur? C’est ce que je me demandais. Finalement, cette recherche de l’impossible est un grand moment de lecture. On ne voit pas le temps passer.

Un roman sublime!

Auteur :

Né en 1956, Michel Dion a d’abord terminé une licence en droit à l’Université de Sherbrooke en 1979. Par la suite, il entreprend successivement une maîtrise puis un doctorat en théologie, complété en 1987. Depuis, le Sherbrookois enseigne, en tant que professeur titulaire, à la Faculté d’administration de l’Université de Sherbrooke. Comme avocat et éthicien, ses champs de recherche sont l’éthique des affaires, la spiritualité et le management, la gouvernance d’entreprise et le leadership éthique dans les organisations. Prolifique auteur, monsieur Dion a publié plusieurs articles dans des revues au Canada, aux États-Unis, en France, en Angleterre, en Grèce, aux Pays-Bas, en Pologne, en Malaisie et en Indes. Monsieur Dion n’en est donc pas à ses premières armes en écriture. Il a également publié, seul ou collectivement, une quinzaine d’ouvrages portant sur ses divers sujets de recherche. Trois vies plutôt qu’une, son premier roman, raconte un quête entreprise en Europe par un homme à la découverte de secrets cachés par son père durant des décennies. Puis à l’automne 2008, monsieur Dion propose Le Retour des oubliés.

Références :

Titre : Le retour des oubliés
Auteur : Michel Dion
Éditeur : Les Éditons JCL
ISBN : 978-2-89431-398-5
Prix : 17,95 $

Copyright – Made in Québec – Jean-Luc Doumont – 2008
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Catégories :Octobre 2008